Historique
René-François Fontaine de la Crochinière (1670-1713), après des études au Collège Royal de La Flèche, s’installe à Paris, fréquente le milieu des affaires et augmente considérablement sa fortune.
Vers la trentaine, il décide de quitter ce monde d’argent et de plaisirs et consacre sa fortune à la fondation d’une maison de charité. Revenu au Lude, il achète en 1703 une grande et belle maison aux portes de la ville, avec cours et jardins.
En 1705, il fonde l’hôpital Notre-Dame de la Miséricorde pour recueillir « les pauvres filles orphelines natives du Lude et de l’élection de La Flèche ».
Il fait bâtir à gauche de l’entrée une vaste chapelle qu’il dédie à l’enfant Dieu et en symétrie, à droite une école. Cet hospice-orphelinat fut une importante maison d’éducation. Dès 1710 les religieuses y font la classe à cent vingt petites filles du Lude et des environs.
Il fait construire une petite chambre attenant à la chapelle, où il vit en ermite les dernières années de sa vie. En 1713, à sa mort, il laisse toute sa fortune à sa fondation. Il a été inhumé dans la chapelle, derrière le grand autel.
L’hospice fut épargné par la Révolution. A cette période sont réunies dans ce même lieu les deux « maisons de charité » (hôpitaux) du Lude : l’hôpital Sainte Anne (crée en 1606 par François de Daillon) et l’Hospice Sainte Catherine.
L’orientation de la chapelle est inversée au début du XIXème siècle lorsque le général Frédéric de Talhouët fait ériger une stèle funéraire à la mémoire de sa mère. La porte principale se trouvant sur la façade ouest est murée, le grand encadrement qui l’entourait subsistant. Le choeur est réaménagé dans le style néoclassique. Des stèles commémoratives de ses descendants ornent les murs du chœur.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’hôpital accueille des blessés en convalescence. Après la guerre cet établissement restera un hôpital et maison de retraite. Il fermera finalement ses portes dans les années 1970-1980.
Après le rachat de la chapelle par la commune auprès du centre hospitalier François de Daillon, l’association de sauvegarde de la chapelle Notre- Dame de la Miséricorde est créée avec pour mission la rénovation intérieure de la chapelle afin de lui redonner sa place dans la cité au travers de manifestations cultuelles et culturelles.